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Sinon que de chiffre programmable, je me demande comment manipuler des données sans forcément passer par la programmation ?
Car les même données (lettres et nombre qui constitue le code informatique) pourront apparaitre différemment selon les programmes avec lesquels on les ouvre, je compare les fichiers de donnée à des partitions musicales et les programmes à leurs interprètes.
Même si cela peut paraître imperceptible au rendu, les fichiers de données brutes que je m’approprie sont altérés par le processus même de capture vidéo qui les convertit en un nouveau format (penser à ce qu’il reste d’une image si on la compresse 1000 fois en JPEG). Cela pose la question de l’ontologie même de l’image ou du son numérisé.
Je prolonge ce processus d’interprétation en transcodant à mon tour : : expérimentation de techniques databending (corruptions, conversions et compressions de contenus et formats de fichiers de données) afin de trouver des effets d’abstraction visuel et audio de nature purement numérique.

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En ce moment mon travail prend la forme de vidéos found-footage. Bien que je n’exclus pas d’intégrer des images filmées ou des sons enregistrés par moi même, je travaille surtout à partir de données déjà existantes. Car je m’attache à certains détails, je manipule, recadre ou refilme des images afin d’en proposer une nouvelle lecture.

Mais les gestes auxquels je consacre le plus de temps sont ceux du mixage et du montage (spatial et temporel) de ces données. Les histoires que je compose prennent forme par le rythme d’apparition des images à l’écran.